Erreur humaine ou Nouvelle illustration du dramatique manque de moyen à l’hôpital ? La famille d’Estéban Vermeersch, jeune homme de 24 ans mort en janvier d’un pneumothorax malgré plusieurs appels au Samu de la Sarthe, vient de porter plainte notamment pour «homicide involontaire» contre les médecins régulateurs, ont fait savoir ce vendredi 29 août la famille et leur avocat.
Très douloureux, le pneumothorax provient de la présence anormale d’air dans la plèvre, la membrane qui entoure le poumon, explique l’Assurance maladie. Toujours selon cette source, «il peut survenir spontanément ou après un traumatisme. Une prise en charge est nécessaire, parfois en urgence».
La plainte vise les deux médecins régulateurs du Centre hospitalier du Mans qui avaient reçu les appels au Samu d’Estéban et de sa mère. Elle réclame des poursuites pour «homicide involontaire, mise en danger délibérée et non assistance à personne en péril».
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Selon la plainte, Estéban se trouve au domicile familial, près de la ville de Mamers (Sarthe), lorsqu’il est pris de douleurs dans la poitrine et au côté gauche du dos le 28 janvier. Il prend du paracétamol et va se coucher mais les symptômes s’aggravent et sa mère décide d’appeler le Samu dans la soirée.
Au médecin régulateur qui l’interroge, le jeune homme se plaint : «Je ne remplis pas mes poumons à fond, et je ne les vide pas non plus». Il dit aussi être totalement incapable de se lever, ou même de s’asseoir. Toujours selon la plainte, le médecin lui conseille de prendre un antidouleur et dit penser «à une douleur musculaire, ça ne m’inquiète pas du tout».
L’état du jeune homme continue à se dégrader avec une quinzaine d’épisodes de vomissements. Le lendemain, il est si fatigué qu’il fait un malaise et chute quand sa mère essaye de le faire lever. Nouvel appel au Samu durant lequel un second médecin envisage toujours un problème «musculaire» mais propose à la mère de l’emmener par ses propres moyens aux urgences de la ville de Mamers, selon la plainte.
Chances de survie de «100 %» en cas de prise en charge correcte
Le jeune homme, très affaibli, fini par s’effondrer au niveau de sa voiture, victime d’un arrêt cardio-respiratoire. Les soins prodigués par les secours ne parviendront à le ranimer et son décès est prononcé le 30 janvier au centre hospitalier du Mans.
Selon deux experts cités dans la plainte, Estéban est mort des suites d’un pneumothorax non diagnostiqué malgré ses symptômes et sa physionomie longiligne (1m85 pour 53 kg), propice à ce type d’affection. Ils estiment que si le patient avait été pris en charge correctement, ses chances de survie étaient de «100 %».