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La Nouvelle-Zélande autorise l’usage médical des champignons hallucinogènes

En approuvant la prescription du psychotrope pour traiter la dépression, Wellington rejoint, ce mercredi 18 juin, la courte liste des gouvernements ayant légalisé ces thérapies. Une pratique très encadrée et dont l’efficacité est encore étudiée en France.
Une amanite tue-mouches, connue pour ses capacités hallucigènes, à proximité de Paris, en 2022. (Patrick Cockpit/Hans Lucas. AFP)
publié le 18 juin 2025 à 11h43

Des champignons hallucinogènes pour traiter la dépression, c’est désormais possible en Nouvelle-Zélande après le feu vert du gouvernement ce mercredi 18 juin. Est donc autorisé l’usage médical de la psilocybine, un composé naturellement présent dans certains champignons, dont les effets sont similaires à ceux du LSD.

«C’est une avancée considérable pour les personnes atteintes de dépression qui ont tout essayé et qui souffrent encore», a estimé le vice-Premier ministre, David Seymour, dans un communiqué. Avant de nuancer : «La psilocybine reste un médicament non approuvé, mais un psychiatre très expérimenté a été autorisé à la prescrire à des patients souffrant de dépression qui résiste au traitement.»

Outre ce spécialiste, seuls des psychiatres ayant été impliqués dans des essais cliniques sur la psilocybine pourront à leur tour prescrire cette substance à leurs patients, selon un protocole très strict, a-t-il été précisé.

Australie, Canada et Suisse

En 2023, l’Australie avait déjà autorisé à des fins médicales les champignons hallucinogènes, afin de lutter contre certaines pathologies mentales. La MDMA, le LSD et la psilocybine peuvent également être prescrits en Australie, au Canada et en Suisse. Outre-Atlantique, le nouveau ministre de la Santé de Donald Trump, Robert Kennedy Jr., se dit favorable à la légalisation de ces substances. Seuls deux Etats, l’Oregon et le Colorado, autorisent la délivrance à des fins thérapeutiques.

Même si certains pays l’interdisent, ces dernières années, les scientifiques se penchent de plus en plus sérieusement sur l’utilisation de substances psychédéliques pour traiter diverses pathologies, telles que la dépression.

En France, des essais cliniques sont menés depuis plus d’un an par le CHU de Nîmes. L’objectif est d’évaluer l’efficacité de champignons hallucinogènes sur des patients atteints de troubles de l’usage d’alcool associés à la dépression.

Par ailleurs, une initiative citoyenne européenne (ICE), nommée PsychedeliCare, a vu le jour il y a un an et plaide auprès de la Commission pour une législation de la prescription de ces substances. Ce texte permettrait de rendre les thérapies assistées accessibles, abordables et équitables.