Elle est la pathologie neurodégénérative la plus connue, et certainement l’un des diagnostics les plus redoutés. La maladie d’Alzheimer touche plus de 35 millions de personnes dans le monde, un million en France, mais aujourd’hui encore ses causes sont parsemées d’ombres et les traitements sont insuffisants. Alors la recherche continue de s’activer. Un pas important vient d’être franchi : dans une étude publiée le 6 août par la prestigieuse revue Nature, une équipe de chercheurs de Harvard a mis en évidence le rôle du lithium, un métal alcalin proche du sodium et naturellement présent dans notre cerveau. Quand sa concentration est basse, les scientifiques ont vu les marqueurs de la maladie et les pertes cognitives s’installer chez des souris. Mais en leur donnant une forme de sels de lithium, ces effets se sont stoppés ; ils se sont même inversés. Et la mémoire perdue des rongeurs a été restaurée.
Ces scientifiques tiendraient donc l’un des chaînons expliquant le déclenchement de la maladie, et dans le même temps un moyen de la traiter ? Leurs résultats sont en tout cas prometteurs, et scrutés de très près. «Je me suis jeté dessus quand j’ai vu la publication», avoue Philippe Amouyel, professeur en santé publique au CHU de Lille et directeur général de la Fondation Alzheimer. Il faut dire que pour l’heure, un seul traitement s’attaquant aux mécanismes de la maladie est