Les Français tournent-ils un peu trop vite la page sida ? À l’occasion de son 40e anniversaire, l’association Aides dévoile ce mercredi 25 septembre une enquête sur l’évolution du rapport de la population au VIH. Résultat : la grande peur des années 80-90 s’estompe nettement. Selon un sondage Ifop (1), en l’espace de trente-six ans, la proportion de Français qui considèrent que le risque d’être contaminé par le virus du sida n’est pas important a presque triplé, passant de 14 % en 1988 à 40 % aujourd’hui. Un phénomène particulièrement marqué chez les 18-24 ans, qui sont plus de 51 % à le considérer comme faible. De quoi donner des sueurs froides aux acteurs de la santé publique.
Car si l’épidémie est désormais contenue, la promotion de l’usage du préservatif lors des rapports sexuels y est pour beaucoup, tout comme l’effort des pouvoirs publics pour systématiser le dépistage (gratuit et sans ordonnance). Or, malgré cela, la France est encore loin de l’objectif «zéro contamination» qu’elle s’est fixé pour 2030. Selon Santé publique France (SPF), on compte toujours 5 000 à 6 000 personnes qui chaque année découvrent leur séropositivité. Une moindre vigilance des jeunes vis-à-vis du VIH n’augure donc rien de bon.
Une entrave à la prévention
Selon l’enquête d’Aides, ce possible relâchement des comportements va de pair avec une méconnaissance croissante du VIH. Ainsi, de moins en moins de Français sont capables de faire la distinction entre une personne séropositive et une personne malade du sida : en 1988, i