Menu
Libération
Chronique «Aux petits soins»

La psychiatrie va mal mais son image se porte bien

Article réservé aux abonnés
Alors que la psychiatrie publique s’enfonce depuis des années dans la crise, une série d’expositions, de documentaires ou d’ouvrages la montrent chaleureuse et bienveillante. Effet nostalgique ? Aveuglement ?
L'hôpital Sainte-Anne, le 30 mai 2021. (Sandrine Marty/Hans Lucas.AFP)
publié le 2 avril 2024 à 6h20

Si un Persan, à l’instar de celui des Lettres persanes de Montesquieu, venait à atterrir en France en ce début de printemps 2024 pour s’enquérir de l’état de santé de la psychiatrie française, il en sortirait globalement admiratif et confiant, tant ce qu’on lui montre ces jours-ci sur nos écrans ou dans les musées a un côté bienveillant et nostalgique.

C’est en effet un des paradoxes du moment. Alors que, jusqu’à récemment, on n’entendait que l’énoncé d’un constat catastrophique de l’état de nos hôpitaux psychiatriques, avec la dénonciation d’une absence criante de personnel, avec des patients mal pris en charge, endormis, sédatés à outrance quand ils ne sont pas attachés sur des brancards faute de lits disponibles, voilà que lorsque l’on rentre dans un musée, lorsque l’on se rend dans une salle de cinéma ou lorsqu’on regarde tout simplement un documentaire sur la psychiatrie, on es