Déborah avait 17 ans quand elle a appris qu’elle était née sans utérus. Elle en avait 35 quand elle a senti les coups de pied de sa fille dans son ventre arrondi. Il lui en aura fallu des étapes, pour arriver jusqu’à la serrer dans ses bras. Accepter ce satané syndrome Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (ou MRKH), qui touche 1 femme sur 4 500. Balayer son désir de porter un jour un enfant, pour ensuite ressentir l’espoir d’une recherche prometteuse. Puis, être la première Française greffée d’un utérus, celui de sa mère, pour pouvoir enfin tomber enceinte. Misha est finalement née le 12 février 2021. «La rencontre avec ma fille a été magnifique, se souvient la Bretonne. On avait tellement attendu, espéré. C’était un miracle.»
Son histoire a fait les gros titres ; après tout, elle a des airs de science-fiction. L’exploit a même été réitéré. Déborah a été enceinte une seconde fois : Maxine est née en février 2023. Une autre femme a accueilli, quelques mois plus tard, le troisième bébé du protocole. Au total, depuis 2019, quatre femmes ont été greffées avec succès en France, la dernière en juin. Toutes atteintes du même syndrome, elles ont reçu l’utérus de