Harcèlement sexuel ? Prédation ? Expression de la domination masculine dans le monde hospitalier ? «C’était pour rigoler… Avec #MeToo, on ne peut plus rien faire, de toute façon», avait réagi l’urgentiste Patrick Pelloux, quand l’infectiologue Karine Lacombe l’a récemment accusé d’avoir eu des comportements qui relèvent du harcèlement sexuel ou de l’agression sexuelle. Celle-ci lui avait rétorqué : «En tout cas, cela ne fait pas rire tout le monde. Qui s’amusait en fait, en dehors de celui qui agressait ?»
Sur le moment, ce fut comme un choc. Certains se félicitant de la possible émergence d’un #MeToo à l’hôpital. Et ils n’avaient pas tort. Pour autant, l’affaire Pelloux a laissé un sentiment de confusion. Car se mélangent des éléments de nature très différente, dans un contexte bien particulier, avec d’un côté un pouvoir au sein des hôpitaux profondément masculin, et de l’autre un personnage aussi sympathique qu’égocentrique, critiqué autant que médiatisé. Comment, dès lors, faire la part de