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Libération
Journal d'épidémie

L’affaire Raoult, une faillite tragique du gouvernement et des instances sanitaires

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’une société traversée par le Covid-19. Aujourd’hui, les conclusions définitives du rapport de l’ANSM sur l’IHU de Marseille ont enfin été publiées et soulignent de «graves manquements».
Marseille, le 14 novembre 2020. Tout se passe comme s’il avait été décidé de tirer un voile pudique sur la période de gestion du Covid, même si l’engouement vitupérant de Didier Raoult a été le déclencheur à retardement des enquêtes de l’ANSM. (Clément Mahoudeau/AFP)
par Christian Lehmann
publié le 29 avril 2022 à 9h22

Attendues fin mars 2022, les conclusions définitives du rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur l’IHU de Marseille ont finalement été publiées le 27 avril, trois jours après le second tour de l’élection présidentielle. L’Institut hospitalo-universitaire et son directeur, le professeur Didier Raoult, y sont épinglés pour «des graves manquements et non-conformités [...] à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine», notamment «sur le plan éthique», et une «mise en danger des patients». En termes simples, cela signifie que Didier Raoult s’est affranchi des règles de base concernant les études scientifiques, et a mené des recherches mettant en cause la personne humaine.

Les soignants, les scientifiques et les journalistes qui ont tiré la sonnette d’alarme depuis mars 2020 et refusé d’obtempérer à ses injonctions, ont essuyé critiques véhémentes, harcèlement et menaces de mort de la part de ceux que Didier Raoult avait convaincus, vidéo après vidéo, passage médiatique après passage médiatique, qu’il existait un traitement simple et peu