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Libération
Fin de vie

L’aide à mourir, un projet à l’épreuve du concret

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Fin de viedossier
Si l’intention de la mesure annoncée dimanche par Emmanuel Macron semble louable aux médecins que «Libé» a interrogés, l’application concrète de l’aide à mourir les incite à la réserve. Ils mettent notamment en avant son intégration dans une logique thérapeutique, et le progrès constant des soins médicaux.
Soins palliatifs et accompagnement en fin de vie à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), en septembre 2023. (Maria Mosconi/Hans Lucas)
publié le 11 mars 2024 à 20h51

Que pensent les soignants de la volonté d’Emmanuel Macron de légaliser l’aide à mourir ? Le docteur Michel Denis, chef de l’unité des douleurs chroniques et de soins palliatifs de l’hôpital d’Argenteuil, marque un silence avant de répondre. Pour lui, le Président n’est plus tout à fait un inconnu depuis ce jour de février où, sur les conseils de l’ARS Ile-de-France, il s’est présenté dans son service. «C’était une visite sans presse, se souvient-il. Le Président a pris son temps, cherché à entendre les soignants et les familles.» Un échange suffisamment intense pour qu’en marge de son entretien à Libération et la Croix, le chef de l’Etat confie avoir été «impressionné» par son «humanité». Surtout, Macron en était sorti convaincu que la légalisation de l’aide à mourir strictement encadrée relevait d’un progrès sociétal, auquel les praticiens étaient plus sensibles que ne laissait penser le lobby des soins palliatifs.

Pourtant, c’est avec réserve que le Dr Denis accueille les intentions élyséennes. La «passion» que suscite le sujet entraîne «beaucoup de postures raides», admet-il.