Depuis 2012, le CHU de Caen propose un module pédagogique permettant aux internes en dernière année de s’entraîner à annoncer une «mauvaise nouvelle» à un patient. Pour Anne Bellot, médecin en néonatologie et Christine Albert, psychologue qui l’animent, il s’agit de préparer les étudiants à gérer au mieux ce «moment charnière».
Depuis quand le CHU de Caen a-t-il compris l’importance de préparer les internes en médecine à l’annonce de mauvaises nouvelles ?
Lors d’un congrès international de simulation pédiatrique à Toulouse auquel j’assistais en 2011, une équipe de Boston a présenté une situation d’annonce de mauvaise nouvelle en néonatologie. Dans les pays anglo-saxons, ce type de formation à destination des étudiants existait depuis déjà longtemps. J’ai alors pris conscience qu’en France, c’était une sorte d’angle mort dans le cursus de nos étudiants. L’annonce de mauvaise nouvelle pouvait faire l’objet de cours théoriques ou parfois de jeux de rôle, mais rien de très formalisé. En 2012, on a donc décidé d’ajouter une formation à l’annonce de mauvaises nouvelles dans notre programme pédagogique de simulation à destination des internes de dernière année de pédiatrie. On a été précurseurs.
Récit
En quoi consiste cette formation ?
Pendant une journée, sous l’œil d’un médecin et d’un psychologue, les internes doivent endosser le rôle du médecin annonciateur de mauvaise nouvelle face à des patients simulés, des bénévoles formés au préalable à l’exercice. Chaque saynèt