«On m’avait promis la piscine et une glace à la vanille. On ne peut pas faire les tests après ?», sourit Audrey, 36 ans, regard azur pétillant. Responsable qualité dans le BTP à Clermont-Ferrand, elle vient de courir 70 kilomètres d’une traite sur un ruban de bitume de 1 km de circonférence, sous le soleil de ce 20 juillet, et enchaîne aussitôt avec une batterie de tests physiques et cognitifs, les jambes raidies par la douleur après six heures de course. «C’est une expérience unique d’être entourée d’une équipe d’ingénieurs, de médecins et de chercheurs, qui nous permettra de recueillir des données pour nous. En plus, le collectif est très sympa», se réjouit la championne de France des 100 kilomètres, distance qu’elle a avalée en 7 h 50 il y a deux mois. Comme neuf autres athlètes amateurs âgés de 30 à 37 ans, elle s’est portée volontaire pour passer une semaine au Centre national des sports de la défense, à Fontainebleau, à la demande de l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba). L’objectif est d’étudier la tolérance individuelle à la chaleur en cas d’activité physique prolongée.
«Avec le changement climatique, les activités physiques prolongées en milieu chaud vont être de plus en plus courantes. Toute l’armée française est désormais exposée, et pas seulement pour les forces spéciales. On doit se poser des questions cruciales