Les arrêts de travail, c’est le patronat qui en parle le mieux depuis leur création. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil national de la Résistance avait créé dans la France exsangue un système de protection sociale qui, rapidement, vexa les patrons. «La Sécurité sociale est devenue pour l’économie une charge considérable. Les salariés ont profité de traitements dont ils n’avaient peut-être pas un besoin certain, la moindre maladie a été le prétexte de repos. L’absentéisme s’est développé», se plaignait la chambre de commerce de Paris dès 1948.
En 2002, dans une tribune du Figaro sobrement intitulée : «Les nouveaux profiteurs de l’emploi», Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic et inventrice du concept «J’aime ma boîte», se lamentait : «L’arrêt maladie : un sujet tabou… La moindre réserve sur sa longueur ou sa fréquence est inenvisageable… Ne pourrait-on faire appel au sens civique des médecins et à leur courage pour refuser ou raccourcir les arrêts de travail en faisant preuve de moins de complaisance ?» Dans le bréviaire du Medef, le salarié est par nature feignant et abuseur, le médecin laxiste et complice.
Ravages du présentéisme
Mardi 8 octobre, à l’antenne de France Info, François Asselin, président de la Confédération général