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Le bilan des morts liées au cancer devrait fortement s’alourdir d’ici à 2050, selon une étude

Les cas et les décès du cancer augmenteraient principalement sous l’effet de la croissance démographique et du vieillissement des populations, selon cette vaste étude publiée dans la revue scientifique «The Lancet» ce jeudi 25 septembre.

Radio de cancer du poumon chez un patient non fumeur à Strasbourg, le 9 février 2021. (Pascal Bastien/Libération)
Publié le 25/09/2025 à 8h26

C’est un paradoxe : malgré les progrès des traitements et les efforts pour limiter les facteurs de risques liés au cancer, la mortalité progresse de façon exponentielle. Le nombre de morts du cancer a ainsi bondi de 74 % dans le monde en un quart de siècle, pour totaliser 10,4 millions, et pourrait dépasser les 18,5 millions en 2050, estime une vaste étude publiée ce jeudi 25 septembre par la revue scientifique The Lancet.

Le nombre de nouveaux cas a également plus que doublé depuis 1990, pour atteindre 18,5 millions en 2023, pointe ce rapport annuel sur les données mondiales du cancer.

Ces estimations, couvrant 204 pays et territoires et 47 types ou groupes de cancers, sont jugées les plus pertinentes. Pour 2023, les scientifiques donnent une fourchette d’environ 16,4 à 20,7 millions de nouveaux cas et de 9,6 à 10,9 millions de décès, la majorité des patients vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le cancer du sein, le plus diagnostiqué

Selon ce travail de modélisation, le cancer du sein était le cancer le plus diagnostiqué en 2023, mais ceux de la trachée, des bronches et du poumon font pour leur part le plus de morts. Les cas et les décès du cancer augmenteraient principalement sous l’effet de la croissance démographique et du vieillissement des populations, analysent les scientifiques, après des ajustements en fonction de l’âge.

Cependant, plus de quatre décès par cancer sur dix dans le monde en 2023 (41,7 %) restent attribuables à des facteurs de risque potentiellement modifiables, particulièrement le tabagisme, mais aussi une mauvaise alimentation, une consommation d’alcool importante, ou encore une glycémie élevé.

Sans actions et financements suffisants, le nombre de nouveaux cas de cancer pourrait alors croître d’environ 61 % dans le monde ces 25 prochaines années, pour atteindre 30,5 millions en 2050. Si ce scénario est jugé le plus vraisemblable, il s’accompagne toutefois d’un lot substantiel d’incertitudes. Les chercheurs évoquent une plus large fourchette de 22,9 à 38,9 millions pour les nouveaux cas en 2050, et de 15,6 à 21,5 millions pour les décès. Des données solides manquent par exemple dans certains pays, et l’impact de la pandémie de Covid ou des conflits récents sur le fardeau du cancer n’est pas intégré.

Insuffisante seule, la prévention du cancer doit par conséquent être complétée par des diagnostics précoces et des traitements efficaces, soulignent les scientifiques, appelant à redoubler d’efforts pour réduire les inégalités et augmenter les financements.