Doctolib qui grossit et grossit, sans contre-pouvoir… C’est le sentiment que donnent les dernières actions des dirigeants de la plateforme, en annonçant le 20 novembre les nouvelles fonctionnalités qu’elle comptait développer : assistance téléphonique virtuelle, développement de la messagerie patients-soignants, mais surtout mise en service d’un nouvel onglet, dénommé «Santé», visant à collecter les données de santé d’un patient. De quoi faire frémir les usagers, mais aussi la délégation au numérique du ministère de la Santé, voire le Comité consultatif national d’éthique.
L’air de rien, l’enjeu est énorme. Et en la matière, Doctolib est redoutablement habile. Tout a commencé comme une simple plateforme de rendez-vous, avant que l’entreprise ne conquière d’autres pays européens. Aujourd’hui, selon les données des Echos, Doctolib, onze ans après sa création, est devenu un mastodonte, revendiquant 90 millions de patients en Europe, 420 000 soignants qui gèrent leur agenda, et 2 900 salariés. La plateforme est valorisée à 6,4 milliards d’euros. Qui dit mieux ? Doctolib investit dorénavant le domaine des carnets de santé numériques individuels, surfant sur les difficultés que ce dossier a connues pendant vingt ans dans les mains des pouvoirs publics.
Données de santé partagées
Après de multiples soubresauts, le lé