Menu
Libération
Chronique «Aux petits soins»

Le carnet de santé Doctolib, une nouvelle fonctionnalité qui fait grincer des dents Mon espace santé

Article réservé aux abonnés
Surfant sur le succès de sa plateforme, Doctolib lance ses carnets de santé numériques, en concurrence complète avec Mon espace santé, un service public en ligne. De quoi inquiéter tous les acteurs, en premier lieu les usagers.
La plateforme de prise de rendez-vous en ligne Doctolib revendique 90 millions d'usagers en Europe. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 décembre 2024 à 6h47

Doctolib qui grossit et grossit, sans contre-pouvoir… C’est le sentiment que donnent les dernières actions des dirigeants de la plateforme, en annonçant le 20 novembre les nouvelles fonctionnalités qu’elle comptait développer : assistance téléphonique virtuelle, développement de la messagerie patients-soignants, mais surtout mise en service d’un nouvel onglet, dénommé «Santé», visant à collecter les données de santé d’un patient. De quoi faire frémir les usagers, mais aussi la délégation au numérique du ministère de la Santé, voire le Comité consultatif national d’éthique.

L’air de rien, l’enjeu est énorme. Et en la matière, Doctolib est redoutablement habile. Tout a commencé comme une simple plateforme de rendez-vous, avant que l’entreprise ne conquière d’autres pays européens. Aujourd’hui, selon les données des Echos, Doctolib, onze ans après sa création, est devenu un mastodonte, revendiquant 90 millions de patients en Europe, 420 000 soignants qui gèrent leur agenda, et 2 900 salariés. La plateforme est valorisée à 6,4 milliards d’euros. Qui dit mieux ? Doctolib investit dorénavant le domaine des carnets de santé numériques individuels, surfant sur les difficultés que ce dossier a connues pendant vingt ans dans les mains des pouvoirs publics.

Données de santé partagées

Après de multiples soubresauts, le lé