Il fallait se frotter les yeux et humer à pleins poumons l’air chargé d’arômes fruités pour y croire. Le temps d’un week-end d’octobre, toute la France du CBD a convergé vers la capitale. Le premier salon professionnel consacré au cannabidiol a pris ses quartiers à la porte de la Villette, dans le nord de Paris. Un gigantesque hall pouvant accueillir jusqu’à 5 000 personnes dédié à la gloire de cette molécule du cannabis aux vertus relaxantes mais non psychotrope, contrairement à son cousin prohibé, le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol). Le CBD, découvert en 1963 par le chimiste israélien Raphael Mechoulam, est en passe de devenir un produit «normal», comme les voitures ou le chocolat, qui ont aussi leur grand salon annuel.
Les trois petites lettres sont quasiment partout. Sur les vitrines des magasins branchés comme au BHV à Paris, où la question «Connaissez-vous le CBD ?» s’est étalée des semaines sur des mètres de trottoirs pour faire la promotion d’une nouvelle huile. Dans l’édition de septembre du magazine de cuisine Elle à table, on explique sur trois pages comment fabriquer un tiramisu au CBD ou élaborer un smoothie vert. Depuis l’été, au moins trois magazines entièrement dédiés à cette substance ont vu le jour.
Tisanes, huiles sublinguales et de massage, cosmétique à base d’un soupçon de la molécule, tout est commercialisable dans le CBD. Et les professionnels du secteur redoublent d’inventivité pour tirer profit de cette vague verte. Harmony, une