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Le covid long peut perturber le cycle menstruel, confirment des chercheurs du CNRS

Parue le 16 septembre dans la revue «Nature Communications», une étude établit un lien entre règles anormales et syndrome post-covid. La relation serait liée à une réaction inflammatoire.

Les femmes atteintes de covid long sont plus souvent sujettes à des saignements utérins anormaux. (ArLawKa AungTun/Getty Images)
Publié le 18/09/2025 à 15h21

Plus longues, plus abondantes, plus douloureuses… Les règles des femmes atteintes du Covid long, nom communément donné aux séquelles à long terme engendrées par le Covid 19 chez les personnes infectées, peuvent être perturbées par la maladie. Une relation que confirme pour la première fois une étude parue le 16 septembre dans la revue Nature Communications.

Menée par une équipe franco-britannique de chercheurs du CNRS, elle combine trois approches : une enquête auprès de 12 187 femmes britanniques, le suivi de 54 femmes atteintes du Covid long pendant trois mois ainsi que l’analyse d’échantillons sanguins et endométriaux.

Les scientifiques concluent qu’en parallèle du risque plus élevé pour les patientes d’être sujettes à «des saignements utérins anormaux», «les symptômes de la maladie s’intensifient durant les phases pré-menstruelle et proliférative [début du cycle menstruel, ndlr], notamment la fatigue, les maux de tête et les douleurs musculaires». Les chercheurs suspectent une «réaction inflammatoire» d’être à l’origine de ce lien, suite à «la découverte d’amas de cellules immunitaires dans l’endomètre des patientes suivies». L’étude précise néanmoins qu’«aucune anomalie des hormones ovariennes n’a été détectée».

«Développer des thérapies spécifiquement adaptées aux femmes»

Le covid long affecte entre 3 et 7 % de la population mondiale, dont 2,7 millions de personnes en France, d’après les chiffres cités par l’équipe de recherche. Les femmes y sont deux fois plus sujettes que les hommes. D’où l’importance soulignée dans l’étude de «considérer le cycle menstruel dans les biomarqueurs du covid long», et la nécessité de «développer des thérapies spécifiquement adaptées aux femmes».

Une autre étude, publiée en août 2025 dans la revue Front Immunol, démontrait que le covid long pouvait conduire au développement d’anticorps dirigés contre les protéines liées à la production de spermatozoïdes, causant des troubles de la fertilité chez certains patients.

Le syndrome post-covid peut entraîner d’autres symptômes handicapants au quotidien, relatifs à la santé physique comme mentale, selon l’Organisation mondiale de la santé : fatigue chronique, douleurs musculaires mais aussi dépression et anxiété. Il n’existe à ce jour aucun traitement de fond contre cette maladie, dont la prise en charge nécessite une approche pluridisciplinaire.