Servier, le coupable parfait ? Le laboratoire a eu un rôle décisif, essentiel, dans l’affaire du Mediator. Selon l’accusation, et selon le jugement rendu ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris, pendant des dizaines d’années ce laboratoire a donc caché, conçu, développé puis maintenu un médicament en occultant sciemment ses propriétés anorexigènes, et donc dangereuses pour la santé. Rarement dans l’histoire des médicaments un industriel n’a mené aussi consciemment et aussi longtemps une action aussi délictueuse.
De fait, ce fut la grande révélation du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), en 2011, coordonné par Aquilino Morelle. Retraçant toutes les étapes de cette molécule, ce travail a décortiqué avec minutie la stratégie d’une escroquerie délibérée de Servier pour s’installer sur le marché de l’obésité. Et cette grille d’analyse s’est imposée ensuite durant l’instruction judiciaire, puis durant toute la phase d’indemnisation des quelque 6 000 victimes du Mediator, et enfin durant ce long procès débuté en septembre 2019. Sous l’impulsion du Dr Irène Frachon qui, après avoir révélé le scandale (1), n’a jamais stoppé son combat pour une reconnaissance et une indemnisation juste des victimes, Servier n’a pas changé. Montrant un visage, ces dix dernières années, de mépris et d’agressivité, faisant tout pour ainsi retarder les dossiers des victimes, bien au-delà d’une défense légitime.
Servier, l’arbre qui a caché la forêt
Nul doute, le laboratoire Servier est le responsable majeur de