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Le risque de cancer de la peau en baisse chez les jeunes adultes en Suède, une première en Europe

Une étude publiée ce lundi 9 septembre évoque notamment «une diminution de 5% en moyenne par an chez les moins de 30 ans» de la maladie. Plusieurs pistes sont avancées, comme la prise en compte des risques du soleil, le moindre accès aux solariums et le temps passé en intérieur.
(urbazon/Getty Images)
publié le 9 septembre 2024 à 15h20

Le pays scandinave est le premier en Europe à enregistrer un tel progrès. Le cancer de la peau est en recul pour la première fois en Suède chez les jeunes adultes après des décennies de hausse, selon une étude publiée ce lundi 9 septembre.

Le risque de cancer de la peau diminue chez les moins de 50 ans, souligne auprès de l’AFP Hildur Helgadottir, professeure associée d’oncologie à l’Institut Karolinska et auteure principale d’une étude publiée dans la revue médicale JAMA Dermatology. «Il y a eu une inversion claire et significative de tendance autour de 2015», explique-t-elle. «Avant 2015, les trentenaires connaissaient une augmentation [du cancer de la peau] de 5 % par an en moyenne. Mais depuis 2015, cela a diminué en moyenne de 5% par an», a-t-elle déclaré.

Bien que les chercheurs n’aient pas analysé les causes de la baisse de l’incidence du cancer de la peau, ils estiment que plusieurs facteurs principaux ont joué un rôle.

Ce recul est probablement largement attribuable à une prise de conscience accrue de la nécessité de protéger la peau du soleil. Ont également eu un rôle l’âge minimum fixé en 2018 à 18 ans pour accéder aux solariums en Suède, ainsi qu’un recul depuis bien plus longtemps du nombre de ces solariums. Enfin, Le téléphone mobile et les ordinateurs ont également probablement joué un rôle, les jeunes passant plus de temps en intérieur et sont donc moins exposés au soleil, a ajouté Mme Helgadottir. Cette dernière tendance est cependant plus récente et «n’a pas encore eu un effet significatif».

En outre, la diminution est aussi marquée en termes de mortalité dans les groupes plus jeunes, à la fois grâce à une réduction de l’incidence du cancer de la peau et à l’introduction de nouveaux médicaments anticancéreux qui ont amélioré le pronostic de la maladie.

Les seniors moins bien lotis

Le bilan est moins positif pour les personnes plus âgées. Pour les plus de 50 ans, le taux d’incidence du cancer de la peau «augmente d’au moins 5 % par an et la hausse s’accélère avec l’âge», ajoute-t-elle toutefois.

En termes de mortalité due au cancer de la peau, le recul est visible jusqu’à 59 ans mais pas pour les plus de 60 ans. Chez les personnes âgées, la mortalité ne diminue pas car l’incidence de la maladie est encore très élevée, a précisé la chercheuse.