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Vigilance

L’épidémie de bronchiolite progresse en France

L’épidémie annuelle a gagné de nouvelles régions françaises ces derniers jours, même si son niveau reste pour l’heure moindre que la flambée historique de l’année dernière, annonce ce jeudi 2 novembre Santé publique France.
Aux urgences pédiatriques de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), en juin 2023. (Aline Morcillo/Hans Lucas. AFP)
publié le 2 novembre 2023 à 19h40

Elle se propage. L’épidémie annuelle de bronchiolite, maladie respiratoire qui touche essentiellement les bébés, a gagné de nouvelles régions françaises ces derniers jours, a annoncé ce jeudi 2 novembre Santé publique France dans son bilan hebdomadaire. Pour le moment, son niveau reste cependant moins important que lors de la flambée historique de l’année dernière.

La semaine dernière, «l’activité liée à la bronchiolite était toujours en augmentation en médecine de ville et en milieu hospitalier chez les enfants de moins de 2 ans», détaille l’agence de santé publique. Les données récoltées auprès de SOS Médecins, des services d’urgences et hospitaliers attestent d’une augmentation de l’activité liée à cette infection. Les taux de positivité au virus respiratoire syncytial (VRS) dans les prélèvements étaient en légère augmentation à l’hôpital. D’autres virus susceptibles d’induire des bronchiolites circulent actuellement, en particulier les rhinovirus (aussi responsables des rhumes).

Les régions Centre-Val-de-Loire et Grand-Est sont passées en phase épidémique. Elles rejoignent ainsi la Bretagne, l’Ile-de-France, la Normandie et les Pays-de-la-Loire. Outre-mer, trois régions (Guadeloupe, Martinique, Guyane) restent en phase épidémique. Les régions Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, elles, sont passées en phase préépidémique, portant à six les régions classées dans cette catégorie.

Attente de nouveaux stocks de traitement préventif

La bronchiolite, causée principalement par le virus respiratoire syncytial (VRS), provoque des difficultés respiratoires aux bébés. Chaque hiver, elle touche près d’un nourrisson sur trois. Généralement sans gravité, elle peut parfois déboucher sur des passages aux urgences et des hospitalisations. L’an dernier, elle a ainsi été à l’origine d’une épidémie sans précédent depuis plus de dix ans, conduisant des dizaines de milliers de nourrissons à l’hôpital.

Cette semaine, 18 enfants de moins de 2 ans ont été hospitalisés en service de réanimation après passage aux urgences, soit 26,1 % de l’ensemble des hospitalisations en réa de bambins de cette tranche d’âge. Le niveau actuel des admissions reste toutefois inférieur à ce qu’il était l’an dernier, «même s’il est encore bien trop tôt pour en tirer des conclusions sur le visage de l’épidémie cette saison», avertit l’agence. Une des grandes questions de cette année reste l’effet du nouveau traitement préventif, le Beyfortus de Sanofi.

Initialement proposé à tous les bébés nés depuis février, il est actuellement réservé aux maternités, faute de commandes suffisantes face à la demande très importante des parents. Dans l’attente de nouveaux stocks, qui devraient arriver fin novembre, les maternités réservent le traitement aux nourrissons les plus fragiles. C’est pourquoi Santé publique France rappelle qu’«il est nécessaire d’être particulièrement vigilant et d’appliquer les mesures barrières, notamment en présence d’enfants de moins de 2 ans».