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L’épidémie de choléra se propage à Mayotte, 26 cas désormais recensés

Le nombre de cas de choléra sur l’île s’élève désormais à 26, selon un décompte de la préfecture et de l’Agence régional de santé, qui ont annoncé l’ouverture d’une nouvelle «unité choléra» pour prendre en charge les patients.
Vendredi, trois premiers cas de choléra «autochtones» avaient été identifiés à Koungou, au nord de Mamoudzou. (Bastien Doudaine/Hans Lucas)
publié le 29 avril 2024 à 12h20

Le nombre de malades a doublé en seulement deux jours. L’épidémie de choléra se propage à Mayotte, où 26 cas sont désormais recensés, ont annoncé dimanche la préfecture et l’Agence régional de santé, précisant qu’une nouvelle «unité choléra» était ouverte dans un centre médical. «26 cas ont été confirmés depuis le début de l’alerte choléra», indiquent la préfecture de Mayotte et l’Agence régionale de santé dans un communiqué. Un précédent bilan faisait état vendredi de 13 cas dans le département.

«Au regard de la situation, et afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des personnes malades, l’Agence régionale de santé et le centre hospitalier de Mayotte ont pris la décision d’ouvrir dès ce jour une deuxième unité choléra», au sein du centre médical de référence de Dzoumogné. La première unité, capable d’accueillir 14 personnes au maximum au sein du centre hospitalier de Mayotte, ne peut plus accueillir de nouveaux patients.

Manque de soignants

Dans l’attente de l’arrivée de prochains renforts, le centre hospitalier de Mayotte concentre ses effectifs sur les prises en charge liées au choléra. Le territoire manque en effet de soignants. Selon Olivier Brahic, directeur général de l’ARS, «la situation au centre hospitalier de Mayotte, en termes de ressources humaines, reste très critique, aux urgences notamment». Le choléra est une forme aiguë de diarrhée qui peut tuer en quelques heures et se contracte par une bactérie généralement transmise par de l’eau ou de la nourriture contaminée.

Vendredi, trois premiers cas de choléra «autochtones» avaient été identifiés à Koungou, au nord de Mamoudzou. Jusque-là, dix cas importés avaient été recensés depuis mi-mars chez des personnes arrivées notamment des Comores voisines. Sur cet archipel distant de 70 km, l’épidémie, qui touche par ailleurs plusieurs pays d’Afrique, flambe. Selon le ministère de la Santé de l’Union des Comores, 68 nouveaux cas et trois nouveaux décès ont été enregistrés pour la seule journée du 24 avril. Au total, «2 584 cas» et «61 décès» y avaient été recensés à cette date depuis le déclenchement de l’épidémie, au début de l’année, selon le ministère.

«Opérations de vaccination»

Dans le but de contenir et diminuer le risque dans la commune de Koungou, l’Agence régionale de santé a renforcé ses interventions de terrain et créé un centre de dépistage et d’orientation. «Des opérations de vaccination sont également organisées sur le terrain», précise l’ARS, qui poursuit, en parallèle, ses maraudes sanitaires, afin d’assurer une diffusion large des recommandations et d’orienter les personnes vers les dispositifs de vaccination et dépistage.

«L’épidémie se propage sans véritable contrôle dans les quartiers de la zone urbaine de Mamoudzou-Koungou qui est densément peuplée, notamment dans les bidonvilles dépourvus de toute salubrité publique la plus élémentaire», s’alarme dans un communiqué le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, rappelant que «l’ensemble du territoire de Mayotte est toujours soumis à des restrictions d’accès à l’eau courante». Selon l’Insee, un tiers des habitants de l’île n’a pas accès à l’eau courante et les défaillances d’alimentation privent les autres d’eau courante un jour sur trois. Le député demande notamment «un plan de vaccination générale (vaccination volontaire) accessible à tous, notamment aux enfants et aux personnes fragiles».