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Libération
Journal d'épidémie

Les consultations non programmées, une bonne idée bâtie sur les ruines du système de santé

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société longtemps traversée par le coronavirus. Aujourd’hui, le délabrement de l’offre de soins amène les médecins à traiter différemment pour pallier des urgences surchargées et la pénurie de généralistes, eux-mêmes débordés.
Dans un centre de santé pluriprofessionnel à Bron (Rhône), le 17 janvier 2024. (Thibaud Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 février 2024 à 16h05

Le système de santé s’est effondré. Nous évoluons, sans bien en avoir conscience, dans ses ruines. Bien sûr, il reste encore des soignants, et des patients, beaucoup de patients… pour qui accéder aux soins est souvent une galère, comme le notait Libération dans un article sur les centres médicaux ouverts sept jours sur sept, et l’engouement d’une bonne partie de la population pour ces lieux qui «arrivent à soin nommé». Les malades qui s’y pressaient ce jour-là évoquaient le parcours du combattant pour obtenir une «simple» consultation. L’une s’était fait rabrouer par son médecin traitant parce qu’elle l’aurait appelée trop tard et pas «la veille dès l’apparition des symptômes», une autre s’offusquait que le sien ne puisse lui proposer un rendez-vous avant quinze jours, un troisième, sans médecin traitant, avait fait un long trajet en bus pour se rendre au centre.

Ce qu’on lit dans cet article, c’est notre quotidien. Quotidien de soignants essayant de caser les patients du cabinet dans un emploi du temps qui ressemble à s’y méprendre à un Tetris en vitesse rapide, quotidien de patients parfois rabroués (comment un patient pourrait-il savoir s’il appelle trop tôt ou trop tard, en fonction de la charge de travail de son médecin ?) ou livrés à eux-mêmes parce qu’à l’impossib