A première vue, c’est un fait divers parmi d’autres. Mais pour les professionnels de santé, on n’est pas loin du casus belli. Dimanche 29 septembre, à Bouaye (Loire-Atlantique), commune de 8 000 habitants au sud-ouest de Nantes, une généraliste de 35 ans qui assure seule la garde au Centre d’accueil et de permanence des soins (Caps) reçoit un patient adressé par le 15. Le jeune homme, apparemment sous l’emprise de stupéfiants, l’attrape par les cheveux, tente de l’immobiliser, la menace de viol. Réussissant à se dégager, la médecin se précipite à l’extérieur, poursuivie par son assaillant. Alertés par ses appels au secours, les voisins avertissent les gendarmes. Lesquels arrêtent peu après le forcené qui, sa proie échappée, est revenu au Caps dans l’espoir d’y trouver de la drogue. La praticienne a porté plainte. Pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), pas question d’en rester là. «Ce n’est plus possible, cela n’arrête pas», tempête son président, le docteur Franck Devulder, qui quelques jours plus tôt avait dû réconforter une jeune consœur pneumologue choquée des insultes proférées à son encontre par l’épouse d’un patient lors d’une consultation.
C’est que l’agression de Bouaye est la dernière d’une série noire. Le 4 août, le président de SOS Médecins de Sens (Yonne), alors de garde, est roué de coups par un patient de 28 ans à qui il avait refusé une prescription quelques minutes plus tôt. «En trente ans de métier, alors que j’ai tourn