Il y a un décalage déroutant entre, d’un côté, les mots de cette vieille dame que l’on enferme dans la chambre de son Ehpad lors de la première vague de l’épidémie de Covid — pour la protéger dit-on — alors qu’elle murmure et répète : «Ne refermez pas la porte, non, j’étouffe.» Et de l’autre côté, l’analyse intéressante mais tellement jargonneuse du Comité national d’éthique (CCNE) sur la question centrale du consentement dans les soins qu’il vient de rendre dans un avis du 7 juillet.
Pratiques peu conformes au souhait des patients
Ce décalage n’est pas anodin. Comment expliquer, en effet, cette difficulté de nos sages à rendre compte du réel avec des mots de tous les jours ? Cela renvoie-t-il aux mêmes difficultés qu’ont parfois les médecins pour expliquer correctement la situation à leurs malades ? Cette problématique du consentement est essentielle en médecine, à la base même de la relation malades-médecins. On l’a vu encore avec l’épidémie du Covid qui a bousculé les repères, révélant au passage des pratiques peu conformes au souhait des patients.
Faut-il rappeler que, jusqu’à récemment dans les Ehpad, on estimait qu’un tiers seulement des résidents ont donné leur consentement pour y entrer, un tiers s’y opposant, et un autre tiers ne disan