Un doublement des franchises médicales pourrait-il se traduire par un renoncement accru aux soins ? L’étude que vient de publier l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) sur les inégalités sociales de santé dans la métropole du Grand Paris apporte un début de réponse à cette question qui reste d’une actualité brûlante. Car, même s’il a renoncé à inscrire la mesure dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, l’exécutif caresse toujours l’idée d’y revenir sans prendre le risque d’un débat parlementaire inflammable, en l’actant par simple décret. Le ministère des Finances a sorti sa calculette : même en maintenant inchangé les plafonds annuels de 50 euros qui s’appliquent, un doublement de la franchise sur chaque boîte de médicament remboursées et acte paramédical (qui passerait de 0,5 à 1 euro) d’une part, et d’autre part de la participation forfaitaire sur la consultation médicale (qui passerait de 1 à 2 euros) pourrait permettre à l’assurance maladie d’économiser quelque 800 millions d’euros. Une manne appréciable vu le dynamisme inquiétant des dépenses sociales de santé.
Somme pas anecdotique
Reste à savoir quel impact aurait la hausse de ce reste à charge (par définition non couvert par les assurances complémentaires) sur la santé publique. Car, si une augmentation des franchises concernerait tous les malades, elle pèserait surtout sur le budget des plus sévèrement atteints, à l’instar des patients en affection longue durée (ALD). Les associations d’usagers ne s’y trompen