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Mobilisation

Les pharmaciens de plus en plus tentés par la grève le 30 mai

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Le patron du syndicat majoritaire refuse de relayer l’appel lancé par son concurrent avant le 14 mai, la fin des négociations avec l’assurance maladie pour revaloriser la profession. Mais sur le terrain, ses troupes se préparent déjà à la démonstration de force.
(Maeva Destombes/Hans Lucas)
publié le 23 avril 2024 à 19h22

Le mauvais coup de trop ? Mardi 23 avril, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF, 7 000 adhérents), découvre avec lassitude le message tombé sur son la liste de diffusion DGS-Urgent. En quelques lignes, le ministère de la Santé informe les 20 000 officines du pays que leurs précommandes de vaccin antigrippal Efluenda, quatre fois plus dosé que le vaccin traditionnel, ne seront pas honorées cet automne. «On en a tous commandé car depuis quatre ans qu’on l’utilise, on sait très bien que ce produit protège mieux et plus longtemps les personnes âgées, rappelle le pharmacien de Limoux (Aude). Mais apparemment cette année, l’Etat et Sanofi n’ont pas réussi à s’entendre sur son prix. Ce vaccin est vendu 35 euros en Allemagne, 32 euros en Espagne et en 2023, on l’a eu en France pour 26 euros. C’était encore trop cher pour Bercy ! Bilan, on n’aura pas d’Efluenda en 2024. C’est navrant et cela énerve tout le monde.»

Déjà les pénuries de médicaments qui s’accroissent d’année en année portent sur les nerfs des pharmaciens. Alors une annonce de rupture sèche, au prétexte que Bercy ne veut pas débourser ce qu’il faut pour protéger les anciens, aucune chance que cela passe crème. Le patron du premier syndicat de la profession n’en doute guère