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Surdose

Les seniors prennent trop de médicaments : une campagne de sensibilisation bientôt lancée pour sonner l’alerte

Une mauvaise utilisation ou un trop-plein de comprimés serait à l’origine de plus de 200 000 hospitalisations et de plusieurs milliers de décès prématurés par an en France, selon l’organisme chargé de représenter les entreprises du médicament.
Près de la moitié des plus de 65 ans prennent au moins cinq molécules par jour, selon des données de l’Assurance maladie. (Garo/Phanie)
publié le 4 juin 2024 à 16h39

Dans le pilulier des personnes âgées de plus de 65 ans, les médicaments débordent. Près de la moitié des plus de 65 ans prennent au moins cinq molécules par jour, selon des données de l’Assurance maladie. Face à ce constat, le Leem, organisation professionnelle représentant les entreprises du médicament, a annoncé ce mardi 4 juin le lancement prochain d’une campagne de sensibilisation sur les conséquences de l’accumulation des médicaments chez les personnes âgées. «Au-delà de cinq, le risque de survenue d’un évènement indésirable, du fait des médicaments ou de leurs interactions, augmente significativement», rappelle le lobby du médicament dans un communiqué.

Une mauvaise utilisation des comprimés serait ainsi à l’origine de plus de 200 000 hospitalisations et de plusieurs milliers de décès prématurés par an en France, selon le collectif du bon usage du médicament. Ce mauvais usage représente également «des coûts significatifs pour l’Assurance maladie», observe le Leem.

300 millions d’euros d’économie en vue

Pour sensibiliser les professionnels de santé, l’organisation s’engage à financer une série de mesures auprès des médecins généralistes, telles qu’une campagne d’information à ce sujet, des formations en ligne à partir de septembre, ou encore le déploiement d’un dispositif d’aide à la prescription. Ce système permettra notamment d’envoyer une notification sur le logiciel du praticien chaque fois qu’il s’agira d’un patient de plus de 65 ans prenant plus de cinq médicaments, invitant alors le médecin à «réviser l’ordonnance».

Aussi, une campagne de communication à destination du grand public, baptisée «Réduisons le volume», sera lancée courant juin. Elle se déroulera à fois dans la presse, par voie d’affichage, sur les chaînes de télévision et aussi les réseaux sociaux. Grâce à ce paquet de mesures en faveur du bon usage de médicaments, le montant des économies attendues pour l’Assurance maladie est de 300 millions d’euros en année pleine, estime le Leem.

Même si la France n’est plus la championne d’Europe de la consommation de médicaments depuis 2018, elle se situe malgré tout «au 5e rang de consommation d’antibiotiques dans l’UE, soit 31 % de plus que la moyenne européenne», conclut l’Assurance maladie. Une bonne place dans le classement que le Leem espère encore réduire.