Le coup de pied de l’âne. En écoutant l’intervention du chef de l’Etat mercredi soir, le petit monde des hospitaliers a vu rouge. C’est qu’après avoir enjoint aux Français de «fournir un effort supplémentaire» pour sauver des vies, Emmanuel Macron s’est autorisé un enchaînement malheureux : «Un effort des soignants d’abord, pour augmenter nos capacités de réanimation.» Dans les établissements sous pression constante depuis l’automne, le bout de phrase a cinglé. «Le personnel a vraiment tiqué en entendant cela, alors même que cela fait des semaines qu’on attendait du gouvernement qu’il prenne des mesures draconiennes pour casser les contaminations galopantes en Seine-Saint-Denis», confirme le docteur Mathias Wargon, chef du service des urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, déjà débordé par le regain épidémique.
Dans les hôpitaux parisiens, la réaction est tout aussi vive. «Ça passe très mal, confirme le docteur Matthieu Lafaurie, infectiologue à l’hôpital parisien Saint-Louis. On a envie de lui dire : faites-en, vous, des efforts pour l’hôpital ! Ça fait des mois qu’on est sur le pont, et qu’on subit des restrictions budgétaires !» Le collectif Inter-Urgences a riposté par communiqué, en rappelant comment les soignants ont été récompensés de leur dévouement ces derniers mois : «