Marie Thibault a tout lieu de sourire, en cette matinée de printemps 2024. Son fils va bien, il est pleinement guéri de son cancer. Et elle a trouvé «la perle rare», Solenn Le Bruchec, pour diriger l’Institut citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale (Icrepse), ce lieu de recherche absolument inédit en France, né de son combat autour du collectif qu’elle a créé «Stop aux cancers de nos enfants». L’Institut existe. Il va vivre, a de l’argent pour trois ans minimum et vient de s’installer dans les bureaux de l’ancienne mairie de Saint-Même-le-Tenu en Loire-Atlantique. Enfin, ce jeudi, est diffusé sur France 3 un documentaire sur cette ouverture et cette mobilisation peu commune (1) qui a abouti à cette naissance. Bref, la météo est, enfin, clémente.
C’est en tout cas une magnifique réussite. Au départ, rien ne prédisposait cette jeune mère de famille à ce type de militantisme, elle dont le métier tourne autour de la thérapie familiale. Mais voilà, son fils est tombé malade. Gravement, brutalement. Et, il n’était pas le seul. Nous sommes à la fin des années 2010. Sur la commune de Sainte-Pazanne et ses alentours près de Nantes, entre 2015 et 2020, il se passe en effet quelque chose de bizarre. Vingt-cinq enfants ont ou vont développer des cancers, sept vont en mourir. Sur ce tout petit territoire, ce taux est impressionnant car proportionnellement il fait plus de quatre fois la moyenne nationale. Que se passe-t-il ? «On pourrait croire que cette s