Début janvier, c’est l’heure des factures et des déclarations. Bernard Bégaud, pharmacologue, ancien président de l’université de Bordeaux, vient de recevoir, comme tous ses confrères, une piqûre de rappel de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). «Nous vous confirmons votre inscription au sein de l’instance experts ponctuels. Pour rappel, une déclaration d’intérêts (DPI) doit être mise à jour a minima annuellement même sans modification. A l’issue de la date anniversaire de la déclaration, il convient d’actualiser obligatoirement votre déclaration même en l’absence de nouveau lien d’intérêts. Par ailleurs, dès qu’une modification intervient ou que de nouveaux liens sont noués, vous devez actualiser votre déclaration d’intérêts […]. Pour information, une fois contrôlée et validée votre DPI est publiée sur le site Internet de l’ANSM. Cordialement». Signé l’Agence.
Lettre classique. C’est la règle. En d’autres termes, dès qu’un professionnel de santé reçoit ou bénéficie d’une aide, d’une subvention, ou de tout autre avantage, d’un montant de 10 euros au minimum, d’un industriel de la santé, il doit le déclarer à l’euro près. Au cours des cinq dernières années, la base de données Transparence-Santé du ministère de la Santé fait état de 9, 8 millions de déclarations concernant 2 990 entreprises et d’environ un million de bénéficiaires. Bernard Bégaud est un habitué, il la re