Juste un blâme. Dans son argumentaire, rendu public ce mardi pour justifier sa décision, la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a condamné le professeur Didier Raoult, mais elle s’est montrée relativement bienveillante avec lui, considérant qu’il avait bien traité ses patients et qu’en aucun cas il avait fait preuve de charlatanisme.
C’est la communication abusive qu’il a fait de ses traitements qui est en cause. Mais aussi son agressivité répétée vis à vis de certains de ces confrères. Ainsi, dans le jugement, il est écrit : «Le professeur Raoult a, au travers de différents médias et notamment sa propre chaîne YouTube, donné des informations qui ne s’appuyaient sur aucune donnée confirmée, sans faire preuve de la prudence nécessaire alors qu’ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés au Covid-19» a expliqué la chambre disciplinaire.
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Elle considère que le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille a, dès lors, enfreint l’article 12 du code de déontologie des médecins, qui les oblige à communiquer avec «prudence» auprès du grand public et sur la base de «données» scientifiques «confirmées». En second lieu, il a été reproché à Didier Raoult d’avoir «manqué à son devoir de bonne confraternité» en s’exprimant «de manière peu correcte, discourtoise, voire agressive» à l’encontre d’autres médecins.
Aucun patient n’a porté plainte
Pour le reste, la chambre disciplinaire considère que Didier Raoult a fait son travail de clinicien : en 2020, «les prescriptions de Didier Raoult pouvaient apparaître comme appropriées et équilibrées», notant d’ailleurs qu’aucun patient n’avait porté plainte. De plus, aucun élément ne permet de dire que Didier Raoult et ses équipes n’ont entrepris des recherches médicales en dehors du cadre de la loi.
A l’annonce de la décision de la chambre disciplinaire, le professeur Didier Raoult avait annoncé qu’il ne ferait pas appel, parlant même d’une décision «d’apaisement». On peut le comprendre, ce jugement l’absout en grande partie.