«Si le dispositif MonPsy passe, dans trois ans, à la fin de son expérimentation, je peux vous dire que je pars travailler au Canada, lance Jeanne, 25 ans, sourire narquois. Et ça, vous pouvez l’écrire dans votre article.» «Moi, je deviens coach de vie, écourte Mélanie*, 42 ans. Qu’on ne me parle pas d’être psychologue si c’est pour faire huit séances de 30 minutes maxi, sur adresse d’un médecin qui ne connaît rien à mon job.» Jeanne et Mélanie, cheveux longs, lunettes de soleil sur le nez et maquillage léger, sont psychologues en libéral. L’une à Nice, l’autre à Chartres. Mais toutes les deux sont montées à Paris, ce vendredi, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Il y a un an déjà, jour pour jour, les psychologues descendaient dans la rue pour la première fois depuis dix ans pour demander des comptes à l’exécutif. Cet après-midi, quelque 150 psychologues, en libéral ou en hôpital, quadrillent l’embouchure de métro des Invalides, à quelques pas de l’Assemblée nationale. Presque toutes sont des femmes. Le premier à prendre la parole, devant une camionnette du syndicat Sud, drapeaux violets qui s’échappent des fenêtres, est un homme. «Les services publics sont en train d’agoniser. Les psys n’ont pas à subir la logique