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Crise

Manque de soignants, fermeture des urgences : en Nouvelle-Calédonie, le système de santé au bord de l’implosion

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Un an après les émeutes, les mesures adoptées par l’exécutif peinent à combler le manque considérable de soignants sur l’archipel. Ce week-end, face à l’épuisement des équipes, les urgences du plus grand hôpital du territoire ont été partiellement fermées.
L'entrée des urgence du Médipôle de Koutio de Dumbéa, affilié au CHT Gaston-Bourret, plus grand hôpital de l'archipel. (Gill Chabaud/ABACA)
par Baptiste Gouret, Correspondant à Nouméa
publié le 13 août 2025 à 11h52

La population calédonienne a été invitée à «adopter les bons réflexes», ce week-end. Ils se sont révélés relativement élémentaires : il suffisait de ne pas se rendre aux urgences. Jeudi 7 août, la direction du centre hospitalier territorial Gaston-Bourret, le plus grand de l’archipel situé en banlieue de Nouméa, a annoncé dans un communiqué que l’accueil des urgences serait désormais limité aux seules femmes enceintes. Pour le reste, un «avis médical préalable» du 15 est exigé, avant une éventuelle prise en charge des cas les plus graves. Une décision qui vise à «garantir la réactivité des équipes», alors que l’hôpital fait face à «une situation de tension inédite».

La fermeture partielle des urgences de ce centre hospitalier flambant neuf, sorti de terre en 2016, est une nouvelle démonstration d’un système de santé calédonien en plein effondrement. Depuis les émeutes de mai 2024, provoquées par l’adoption d’un projet de loi contesté visant à ouvrir le corps électoral, l’archipel est confronté à une importante pénurie de soignants. En un an, 17 % des professionnels de santé auraient quitté le ter