Un mois après les premiers malaises à la Fère-Champenoise, petite ville de quelque 2 000 habitants dans la Marne, le mystère règne toujours sur leur cause. Entre le 30 mai et le 4 juin, une trentaine d’enfants et d’adultes ont ressenti des maux de tête, douleurs abdominales, voire des irritations à la gorge et des démangeaisons. Jusqu’à s’évanouir et être hospitalisés pour une partie d’entre eux. Jeudi 20 juin, encore, neufs nouveaux enfants et trois adultes ont ressenti des «symptômes identiques». Sept ont été hospitalisés à Châlons-en-Champagne, mais sont rentrés chez eux quelques heures plus tard, a confirmé ce vendredi matin, le maire de la commune, Gérard Gorisse, au micro de BFMTV.
Ces nouvelles victimes se sont senties affaiblies à l’extérieur, près du gymnase et de l’aire de jeux de la commune où ils sont restés une heure, rapporte le journal local L’Union. Ils sont alors retournés à la maison des associations, où ils sont accueillis en périscolaire. Pour la première fois, des élèves de maternelle ont été affectés - jusqu’ici, il ne s’agissait que d’enfants un peu plus vieux, scolarisés en élémentaire. Le maire confirme les inquiétudes des habitants : «On reste dans le flou, on n’a pas de réponse et de certitude sur la pollution», s’inquiète ce vendredi Gérard Gorisse.
Des résultats attendus samedi
Car les investigations n’ont toujours rien donné pour déterminer la cause de leur état. Intoxication alimentaire ? Négatif. Contamination par la fontaine à eau ou intoxication au monoxyde de carbone ? Encore raté. «On suppose beaucoup de choses. On a fermé certaines portes par rapport au monoxyde de carbone et d’autres pollutions possibles dans l’environnement avec des sites industriels», poursuit l’élu. Dans les colonnes de L’Union, il enjoint les autorités à «mettre les moyens» et demande une «analyse des nappes souterraines» : «On ne peut pas rester comme ça.»
La préfecture rappelle de son côté que «les premiers résultats ont permis d’évaluer et de lever les risques associés à la présence de près de 80 substances» dans l’air extérieur, et de s’assurer que l’air à l’intérieur des écoles primaire et maternelle était «conforme aux normes en vigueur.» Pour les cas de ce jeudi comme ceux d’il y a presque un mois, «les investigations et analyses menées par l’ensemble des services de l’Etat mobilisés se poursuivent.» Trois canisters, bombonnes chargés d’absorber le gaz pour l’analyser, ont notamment été installés dans la commune. Les résultats devraient être connus samedi.