Remplacer le papier de la notice d’un médicament par un QR code. C’est ce que souhaite mettre en place l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Mais avant une généralisation de cette pratique, ces notices dématérialisées vont être soumises à un test, a annoncé ce mercredi 18 décembre l’ANSM, à l’occasion du lancement de cette expérimentation. Le projet sera lancé le 1er octobre 2025, une fois les boîtes modifiées et mises à disposition dans les pharmacies. Cette phase pilote du projet durera deux ans, période pendant laquelle l’utilisation des notices numériques sera évaluée par des représentants des patients, des professionnels de santé et des industriels.

108 médicaments en «ville» – délivrés en pharmacie en dehors du milieu hospitalier – sont concernés, parmi lesquels le paracétamol, les statines utilisées pour lutter contre le cholestérol ou des maladies cardiovasculaires, des vaccins ou encore des traitements utilisés pour réduire l’acidité de l’estomac. 475 traitements disponibles exclusivement à l’hôpital seront également intégrés à cette étape du projet. Les industriels qui participent volontairement à ce test doivent dès à présent «modifier les boîtes de leurs médicaments pour ajouter un QR code sur les boîtes en ville» pour accéder aux notices numériques et «supprimer la notice papier pour l’hôpital», a informé l’ANSM.

La dématérialisation des notices doit apporter aux patients «une meilleure information» médicale puisque les notices numériques hébergées dans la Base de données publique des médicaments (BDPM), sont actualisées régulièrement, souligne le gendarme du médicament. Cette évolution doit également favoriser «un meilleur usage des médicaments» dans la mesure où les e-notices sont accompagnées de vidéos didactiques qui expliquent comment bien utiliser le médicament, a précisé l’agence.

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une réflexion lancée au niveau européen et dans une logique de responsabilité écologique. D’après le rapport 2023 du Shift Project sur le bilan carbone de la Santé en France, l’empreinte carbone des médicaments est estimé entre 23% et 36% des émissions totales du secteur de la santé en France. D’après l’ANSM, des expérimentations similaires ont été réalisées à l’hôpital dans d’autres Etats membres de l’Union européenne. La liste des laboratoires retenus pour la phase pilote sera publiée fin janvier 2025 au plus tard.