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Interview

Méningite en hausse en France : «Les jeunes sont désormais en première ligne»

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Le nombre de personnes affectées par cette infection bactérienne potentiellement mortelle a augmenté de 35 % en 2023 par rapport à 2019. Coauteur d’une étude alertant sur ce rebond, Muhamed-Kheir Taha insiste sur la nécessité d’élargir les recommandations de vaccination.
Les méningites à méningocoques sont mortelles dans 100 % des cas si elles ne sont pas prises en charge. (Kateryna Kon/Science Photo Library. AFP)
publié le 14 novembre 2023 à 18h00

Les méningites à méningocoques font leur retour en force. Depuis la levée des mesures barrières anti-Covid, les cas grimpent en flèche. Les jeunes, qui avant le Covid étaient souvent asymptomatiques, sont cette fois touchés au premier chef. Coauteur d’une étude publiée récemment dans the Journal of Infection and Public Health, le docteur Muhamed-Kheir Taha, responsable de l’unité infections bactériennes invasives du centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, alerte sur cette recrudescence et réclame un élargissement des recommandations vaccinales.

Le rebond des méningites à méningocoques est-il vraiment sans précédent ?

Oui, il faut alerter la population sur l’augmentation du risque de contracter ce type d’infection bactérienne gravissime. Il ne faut pas oublier que ces méningites sont mortelles dans 100 % des cas si elles ne sont pas prises en charge. Et même prise à temps, la mortalité reste de 10 %… Lors de l’épidémie de Covid, grâce à la généralisation du port du masque et la distanciation physique, le nombre de cas s’était effondré. Mais, depuis l’automne 2022, les méningites explosent. Sur les neuf premiers mois de 2023, on a répertorié plus de 420 cas, soit 35 % de plus que sur la même période