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Interview

Ménopause : «Adapter les conditions de travail à des maux féminins est un tabou total»

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Le mythe égalitariste constitue un frein aux aménagements professionnels dont les personnes affectées par les symptômes de la ménopause pourraient bénéficier, estime Florence Chappert de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
«Il y a, en France, un mythe persistant de l’égalitarisme au travail, cette idée que tout le monde doit travailler pareil et avoir la même productivité», estime Florence Chappert, de l'Anact. (Getty Images)
publié le 3 septembre 2024 à 18h14

Bouffées de chaleur, insomnies, troubles de l’humeur, douleurs musculo-articulaires… La flopée de symptômes liés à la ménopause peuvent lourdement affecter le quotidien de certaines femmes, y compris leur activité professionnelle. Mais peu osent aborder le sujet avec leur supérieur hiérarchique. Florence Chappert, responsable de la mission Egalité à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail et pilote de l’action «santé des femmes» du quatrième plan Santé au travail, insiste sur l’importance d’aménager l’activité des salariées concernées.

Comment le travail peut-il être adapté pour prendre en compte les symptômes de la ménopause ?

Déjà, les congés ne suffisent pas. S’arrêter pour gérer la crise est une bonne chose, mais il faut aussi aménager l’activité. Globalement, il existe trois types d’aménagements. D’abord, celui du poste de travail pour limiter les positions pénibles, permettre d’être au frais et d’avoir de l’eau à proximité. Il est également possible d’adapter l’activité : identifier les tâches difficilement compatibles, puis les limiter ou les remplacer. Eviter, par exemple, d’affecter la salariée à un poste d’a