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Ménopause au travail : les femmes veulent renverser les vapeurs

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Douleurs, bouffées de chaleur, vertiges… Face à des symptômes parfois incapacitants, la métropole de Strasbourg propose depuis le 1er septembre un congé spécifique. Mais le sujet reste difficile à aborder dans le monde professionnel, au détriment de la santé et de la carrière des salariées.
500 000 nouvelles personnes sont concernées chaque année par la ménopause. (Maria Platero /VOZ'Image)
publié le 3 septembre 2024 à 17h45

Il y a d’abord eu une «irritabilité accrue» et des vertiges, du genre à «la faire tomber d’un seul coup». Cette chaleur, aussi, qui remonte par vagues dans tout son corps jusqu’à empourprer son visage. Caroline (1) a commencé à ressentir ces symptômes il y a presque trois ans, plusieurs mois après l’arrêt de ses règles. Son conjoint l’a tout de suite soutenue. A son travail, en revanche, ils ont signé le début d’une descente aux enfers. «La moindre remarque me touche énormément, j’entre plus facilement en conflit», raconte la salariée d’un service de collecte de courrier. C’est pire depuis l’été 2023 : dans un hangar à 36°C, ses coups de chaud sont plus fréquents, ses vertiges l’étourdissent jusqu’au malaise et la conduisent parfois aux urgences. Elle enchaîne les arrêts de travail de quelques jours.

Autour d’elle, les regards changent. «J’ai voulu expliquer la raison à ma supérieure. Pas de quoi en faire un plat selon elle.» En décembre, elle «craque», «pleure le matin en y allant, le soir en rentrant» : son médecin l’arrête trois semaines. Le climat s’envenime. Une promotion lui est refusée. «Sa situation» ne le lui permettrait pas, lui dit-on explicitement. «A 52 ans, je devrais être en train de faire ma carrière. Mais depuis que je suis dans cette période de ma vie, je sens la porte du placard se refermer sur moi.»

«La ménopause