De décembre 2017 à juin 2021, 395 «mineurs non accompagnés» ont bénéficié d’un suivi psychologique au centre d’accueil de jour de Médecins sans frontières, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Ils sont ces quelques milliers d’exilés, âgés de moins de 18 ans, arrivés seuls sur le territoire national et dont l’encadrement dépend donc désormais de l’Etat français. Quelque 17 % d’entre eux sont originaires de zones de guerre et de conflits (Afghanistan, Soudan, Mali…). Pour autant, et c’est ce que pointe le rapport publié aujourd’hui par MSF et le Comité pour la santé des exilés (Comede), cet accueil n’est pas à la hauteur des besoins de ceux qui le reçoivent. Pis encore, il exacerbe les troubles déjà présents, allant même jusqu’à en favoriser l’apparition.
50 % des mineurs non accompagnés présentent des troubles réactionnels à la précarité
A leur arrivée en France, ces jeunes sont déjà fragilisés. Traumatisés par un parcours migratoire jonché de violences, de risques d’assassinats ou d’enlèvements. Certains le sont plus que d’autres. Les jeunes filles par exemple. Elles représentent 50 % des victimes de violences sexuelles sur la route de l’exil. La moitié d’entre elles reçoivent un suivi psychologique dans le centre d’accueil de Pantin. Seulement 16 % des garçons en bénéficient. Globalement, la plupart souffrent de troubles psychiques : des syndromes psychotraumatiques, des dépressions. Tous ont pour dénominateur commun des parcours de vie complexes dont l’accomplissement se trouve (en théorie) ici, en France. Néanmoins, lorsqu’ils passent la porte de l’accueil de jou