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Handicap

«Mise en danger de la vie d’autrui» : face à la pénurie d’aidants, des associations vont saisir la Défenseure des droits

Le handicap au quotidiendossier
L’AFM-Téléthon et APF France handicap dénoncent ce mardi 3 octobre des «manquements répétés partout en France» dans la prise en charge des personnes en situation de handicap, conséquence d’une forte pénurie de personnel.
Illustration d'aide à domicile pour personne en situation de dépendance physique. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 3 octobre 2023 à 11h56

«Lancer une alerte face au péril imminent.» Ce mardi, l’AFM-Téléthon et APF France handicap annoncent dans un communiqué, relayé par France Info, qu’elles saisiront la Défenseure des droits mercredi 4 octobre à 15 heures pour «mise en danger de la vie d’autrui» et «non-assistance généralisée à personne en danger».

Les deux associations justifient ce crie d’alerte par le «nombre croissant de faits et manquements répétés partout en France» depuis plusieurs semaines qui constituent «des menaces graves pour la sécurité, l’intégrité et la dignité des personnes en situation de handicap». Voire, pour certaines, «une mise en danger de leur vie».

L’une des raisons principales de cette détresse est le «manque criant de personnel» et «son très faible niveau de compétence». «Il y a parfois mise en péril lorsqu’il y a besoin d’auxiliaire de vie, d’aide à domicile 24h /24, parce que la personne est tétraplégique et (que) nous n’avons personne. Il y a une vraie pénurie, une vraie crise de l’aide à domicile», dénonçait ce mardi matin sur France Info Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l’AFM-Téléthon.

Pour elle, le manque de valorisation du métier, notamment financière, et le manque de «formations adéquates» ne permettent pas de recruter. Et si, évidemment, les familles aident quand elles le peuvent, «la solidarité familiale ne doit pas se substituer à la solidarité nationale», martèle-t-elle, surtout «lorsque la personne est très dépendante».

Les associations jurent avoir alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics sur ces situations, sans que rien ne bouge. D’où leur saisine ce mercredi.