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Blouses blanches

Mobilisation des médecins à diplôme étranger : le gouvernement modifie la procédure de régularisation

Les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) se mobilisaient depuis des mois pour dénoncer l’«iniquité» d’un système jugé trop sélectif, les privant de régularisation alors même qu’ils font fonctionner nombre d’établissements de santé. Le ministère de la Santé a publié ce jeudi 29 mai deux décrets modifiant la procédure.

Lors d'une mobilisation de médecins étrangers, le 12 février à Paris. (Lucy Vigoureux/Agence 1h23)
Publié le 29/05/2025 à 12h56

Le ministère de la Santé a publié ce jeudi 29 mai au Journal officiel deux décrets modifiant la procédure de régularisation des praticiens à diplôme étranger hors Union européenne (Padhue), dont certains exercent déjà depuis des années dans des hôpitaux français. Comme le ministre de la Santé Yannick Neuder s’y était engagé, «une nouvelle voie d’accès dite interne […] est ouverte», qui «reconnaît le parcours» des médecins qui exercent déjà sur le territoire, a indiqué le ministère.

Le «parcours de consolidation des compétences», demandé aux praticiens pour être régularisé, «pourra être adapté pour accélérer l’autorisation d’exercice pour les praticiens reconnus compétents sur le terrain», a indiqué le ministère. Les décrets apportent également «quelques aménagements à la procédure d’autorisation d’exercice provisoire et au dispositif dérogatoire bénéficiant à certains territoires d’outre-mer», selon les textes publiés au Journal officiel.

Les médecins déjà installés en France ont dénoncé à de nombreuses reprises les «iniquités» de la procédure qui doit leur permettre de s’insérer dans le nouveau cadre s’appliquant aux médecins à diplôme étranger hors Union européenne. Ils dénoncent un système trop sélectif, qui laisse sur le carreau de nombreux praticiens exerçant en France depuis des années, alors qu’ils ont joué un rôle crucial pour permettre à de nombreux hôpitaux de continuer à fonctionner malgré leurs sous-effectifs chroniques.

«S’il ne restait pas de postes, on comprendrait… Mais on ouvre des postes dans un pays où on manque terriblement de soignants. Et aujourd’hui, on a des médecins qui sont compétents, qui sont formés, qui ont la reconnaissance de leurs chefs de service, de leurs pairs, qui continuent à se former dans les plus grandes universités françaises, et on leur dit non, non, non, repassez le concours l’année prochaine parce qu’il vous manquait un demi-point», dénonçait en mars auprès de Libé Abdelhalim Bensaïdi, diabétologue à l’hôpital de Nanterre depuis plus de six ans et vice-président de l’association Ipadecc, qui défend les intérêts des Padhu.

En 2024, 4 000 postes ont été ouverts pour des médecins à diplôme étranger en France, dans le cadre d’une procédure uniforme qui remplace les conditions très hétérogènes selon les hôpitaux en vigueur auparavant. Quelque 3 235 personnes ont été admises au concours sur liste principale, et 638 supplémentaires ont été admises sur liste complémentaire.