«J’ai fait confiance à l’hôpital et maintenant ma femme est morte. J’ai rien compris au film.» Depuis neuf mois, Jean-Bernard Rouillon lutte pour accepter la réalité. Admise au centre hospitalier de Remiremont (Vosges) pour une pancréatite aiguë le 6 mai, son épouse Irena, de nationalité ukrainienne, est décédée deux jours plus tard. Elle avait 59 ans. «Son cœur s’est arrêté cinq fois. La cinquième a été fatale», décrit le retraité, la gorge encore nouée par la tristesse, quand on le rencontre dans sa petite maison de Saint-Amé.
Puis la colère prend le pas. En quête d’explications, l’ancien chef d’équipe de 62 ans énumère les questions qui restent sans réponse : «Pourquoi ne l’ont-ils pas opérée tout de suite ? Pourquoi est-ce que l’acte de décès indique “arrêt cardiaque” alors que l’autopsie parle d’une pancréatite aiguë lithiasique nécrotique ?»
Au total, huit plaintes ont été déposées contre l’hôpital de Remiremont entre juin 2022 et janvier 2023. Cinq d’entre elles accusent le centre hospitalier d’homicide involontaire. Deux autres sont des plaintes pour recherche des causes de la mort et une dernière, pour «blessures involontaires», concerne un homme admis pour une lourde chute et dont la fracture de dix côtes n’a pas été diagnostiquée par l’hôpital. Contacté, le parquet d’Epinal n’était pas en mesure de répondre à nos questions.
Robe de mariée
Au-delà de la tristesse et de la colère, il a fallu la force de caractère de Jean-Bernard Rouillon pour affron