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Epidémie

Mpox : l’Institut Pasteur prêt à «tester et vacciner» face à la recrudescence de l’épidémie

Depuis ce week-end, l’Institut Pasteur analyse les prélèvements suspects des patients sur demande des autorités sanitaires. A ce jour, aucune contamination par le nouveau variant de la maladie n’a été recensée en France.
Un patient atteint par le mpox reçoit des soins à Munigi, au Congo, lundi. (Moses Sawasawa/AP)
publié le 20 août 2024 à 10h24

Face à la recrudescence de l’épidémie de mpox, l’Institut Pasteur est prêt. «Depuis ce week-end, après activation par la direction générale de la santé (DGS), la cellule d’intervention biologique d’urgence (Cibu) de l’Institut Pasteur analyse, sur demande des autorités sanitaires, les prélèvements suspects», a fait savoir le centre de recherche dans un communiqué publié lundi 19 août.

Le centre médical de l’Institut Pasteur, spécialisé en médecine du voyage, avait pris en charge des patients atteints de mpox lors de la précédente épidémie en 2022. Il a ainsi «déclenché son protocole interne lui permettant de tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox […] dans des conditions optimales de sécurité», alors qu’un nouveau variant de la maladie a été enregistré en Suède il y a quelques jours, le «clade 1b», la même souche qui a fait son apparition en République démocratique du Congo depuis septembre 2023. Elle est plus mortelle et virulente que le clade 2, endémique en Afrique de l’Ouest. Un cas a aussi été annoncé en Asie, au Pakistan.

Même si le risque d’infection en France reste faible, il s’agit «d’une situation sanitaire sérieuse», insiste la directrice générale de l’Institut Pasteur, Yasmine Belkaid, citée dans le communiqué. Par conséquent, «aujourd’hui, nous sommes prêts à tester et vacciner les patients à la demande des autorités». Une vaccination qui se tiendrait directement «dans [les] murs» du centre pour «toutes les personnes issues des populations ciblées par les recommandations sanitaires en cours de réévaluation».

Depuis l’été 2022, un avis de la Haute autorité de santé (HAS) recommande la vaccination préventive pour les «hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), [les] personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, [les] travailleurs·ses du sexe, [les] professionnels des lieux de consommation sexuelle». Elle est aussi possible pour «les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades». Une partie de cette population avait déjà été vaccinée lors des campagnes de 2022, mais l’on ne sait pas à ce stade si une nouvelle injection sera nécessaire.

Aucune contamination par clade 1 en France

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vendredi le placement du système de santé français en «état de vigilance maximale» après un premier point avec les ministres en charge du sujet. Une nouvelle réunion s’est tenue à Matignon lundi après-midi. «A ce jour, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée en France», a précisé le gouvernement dans un «point sanitaire» publié lundi soir.

Le gouvernement y détaille les symptômes et modes de contamination et rappelle que le clade 2, lui, «circule discrètement en France depuis l’épidémie de 2022, avec un nombre mensuel de cas rapportés variant entre 12 et 26 entre janvier et juin 2024». Dans une interview à la Tribune dimanche, le ministre démissionnaire délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a dit s’attendre à ce que des «cas sporadiques» du nouveau variant de mpox «apparaissent, et sans doute prochainement» en France.

Pour recevoir de l’aide face à la mpox, le service téléphonique «Mpox info service» (08 01 90 80 69) est ouvert tous les jours de 8 heures à 23 heures. Le numéro est gratuit.