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Mpox : un premier cas du nouveau variant détecté en France, «pas d’inquiétude» rassure le ministre de la Santé

Le variant clade 1b de la «variole du singe», qui provoque lésions cutanées, forte fièvre et douleurs musculaires, a été repéré chez une femme en Bretagne, ont annoncé lundi 6 janvier au soir les autorités sanitaires.
Des doses de vaccin Imvanex utilisées pour protéger contre le virus de la «variole du singe» au centre de vaccination municipal Edison à Paris, le 27 juillet 2022. (Alain Jocard /AFP)
publié le 7 janvier 2025 à 7h35
(mis à jour le 7 janvier 2025 à 14h51)

«Il n’y a pas d’inquiétude à avoir». Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, s’est voulu rassurant ce mardi 7 janvier, après l’annonce faite la veille au soir de la détection d’un premier cas du nouveau variant de Mpox en France.

Les autorités de santé avaient été alertées dès le 2 janvier d’un potentiel cas de cette nouvelle souche du virus, anciennement appelé «variole du singe», et qui a été «confirmé lundi», a précisé Yannick Neuder. La patiente contaminée par le Mpox de clade 1b est un «cas sporadique» et celle-ci, prise en charge par le CHU de Rennes, «n’a pas de symptômes, n’a pas d’état de gravité», a assuré à la presse le ministre dépêché sur place.

Sous contrôle

«Cela amène naturellement de la vigilance et de la prudence mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir», a affirmé le ministre de la Santé. «Les choses sont sous contrôle, tout d’abord au niveau international puisque nous avons une veille internationale avec l’OMS et avec le Centre européen d’études», a ajouté le ministre.

«Le cas déclaré concerne une personne n’ayant pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents [variants] de virus Mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b, avait par ailleurs précisé le communiqué du ministère de la Santé, lundi soir. Cette personne a toutefois été en contact avec deux personnes de retour d’Afrique centrale, les investigations sont en cours pour rechercher l’origine de la contamination et identifier l’ensemble des personnes contacts.»

Le ministère rappelle que quatre pays de l’espace économique européen (EEE) ont recensé des cas de Mpox de clade 1b depuis cet été : la Suède, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Selon Yannick Neuder, il s’agirait du «quatrième cas ou cinquième cas en Europe en comptant le Royaume-Uni» de ce nouveau variant, tandis que le clade 2 touche «autour de 200 cas au niveau du sol de la métropole».

Le risque d’infection par le clade I du Monkeypox pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), note encore le communiqué. «Mais des cas sporadiques, en lien avec les pays de circulation virale plus intense, peuvent survenir. La survenue de ce cas en France a pu être rapidement détectée grâce au système de surveillance en place.»

«Le mpox est une maladie qui est spontanément résolutive, qui va guérir d’elle-même, qui se manifeste par des lésions cutanées au niveau des paumes de main, des paumes de pied, au niveau de la zone génitale et qui va entraîner de la fièvre ou pas», a rappelé le ministre, en soulignant que cette pathologie «peut poser quelques problèmes si les patients sont fragiles». Le virus se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en 1970, la maladie est longtemps restée circonscrite à une dizaine de pays africains. Mais en 2022, elle a commencé à s’étendre dans le reste du monde, notamment des pays développés où le virus n’avait jamais circulé.

Deux épidémies sévissent

Deux épidémies concomitantes sévissent, l’une provoquée par le clade 1 en Afrique centrale, touchant surtout des enfants, et une autre par le nouveau variant, le clade 1b, qui frappe des adultes dans une autre région, dans l’est de la RDC, et dans les pays limitrophes. En novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décidé de maintenir son plus haut niveau d’alerte concernant l’épidémie, en raison de l’augmentation des cas et des pays concernés. La République démocratique du Congo (RDC) est de loin le pays le plus touché par ce virus, anciennement appelé «variole du singe».

En 2024, 215 cas de Mpox, tous dus au clade 2b, ont été déclarés à Santé publique France, avec en moyenne 3 cas déclarés par semaine en fin d’année. Les autorités sanitaires rappellent l’importance de la vaccination pour les publics à haut risque – dont les hommes ayant des relations homosexuelles avec des partenaires multiples, ou les travailleurs et travailleuses du sexe – et à titre réactif pour les cas contacts. Les personnes ayant des liens étroits avec les pays d’Afrique centrale où circule activement le virus Mpox peuvent également se faire vacciner, indiquent encore les autorités.

Mis à jour : ce mardi 7 janvier à 14h50, avec l’ajout des propos du ministre de la Santé.