Par le hasard des calendriers éditoriaux, voilà que sortent presque au même moment et chez le même éditeur, Robert Laffont, le livre de l’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, Par-delà les vagues, et celui d’un duo inédit au titre alléchant, la Santé en bande organisée, de la journaliste d’investigation Anne Jouan, écrit avec le professeur Christian Riché, pharmacologue.
A priori, il n’y a rien à voir entre les deux. Olivier Véran déroule un journal de bord de ces deux ans d’épidémie de Covid. Christian Riché et Anne Jouan reviennent, quant à eux, en détail sur l’affaire du Mediator, décrivant les innombrables liens, renvois d’ascenseurs, proximité entre les acteurs, aboutissant à un univers de corruption généralisé. Mais bizarrement, à la lecture de ces deux facettes de l’univers de la santé, un même sentiment de gêne prévaut, comme si le sujet traité s’effaçait devant l’ego des auteurs.
Dans le cas de l’épidémie du Covid, rappelons que nous avons été abreuvés depuis deux ans d’ouvrages, dits personnels, sous la forme de journaux tenus jour après jour par ces spécialistes que l’on avait vu défiler dans les médias pour commenter l’actualité bien incertaine de l’avancement du coronavirus. Ils étaient là, omniprésents, disséquant leurs états d’âme. Le livre de Véran est de même nature. Vu la position centrale de l’auteur, on pouvait s’attendre à quelques révélations, avec en prime une analyse fine de la situation. Côté scoop, c’est zéro pointé.