Un boycott inédit, à prétention de sirène d’alarme. Présents toute cette semaine au CHU de Limoges (Nouvelle-Aquitaine), les experts de la Haute Autorité de santé (HAS) vont devoir mener leur mission de «certification» de l’établissement sans pouvoir recueillir l’avis d’une partie significative du corps médical. Pour cause : à l’issue d’un vote organisé vendredi, les médecins de l’hôpital ont, par 102 voix pour, 17 contre et 9 abstentions, décidé de bouder un exercice qui relève de la «mascarade».
Interview
Obligatoire et récurrente tous les quatre ans, la procédure de certification a pour objectif d’évaluer «le niveau de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé, publics et privés». Sous l’égide de la HAS, une brochette d’experts visite les services, remplit des grilles d’évaluation et procède à des entretiens avec soignants et «patients traceurs» pour apprécier les conditions de prise en charge. Une démarche qualitative qui permet a priori de repérer les éventuels problèmes et d’inviter les directions hospitalières à y remédier. «La réalité est tout autre, dénonce le professeur Arnaud Jaccard, chef du service hématologie du CHU de Limoges et membre du Collectif interhôpital. La certification ne veut aujourd’hui plus rien dire. Tous les hôpitaux dans les environs l’obtiennent, même ceux q