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«On veut montrer qu’on est au bord du gouffre» : En Corse, 50 médecins prennent la tangente

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Ce samedi, 33 médecins libéraux de Bastia et 17 de Porto-Vecchio, soit la moitié des praticiens en activité régulière dans ces deux villes, vont envoyer une demande de déconventionnement à la Caisse nationale d’assurance maladie. Une menace importante pour l’accès aux soins.
Au total, 50 praticiens annoncent leur intention de pratiquer des honoraires libres, non remboursés, à compter du 1er octobre. (Romain Longieras /Hans Lucas. AFP)
publié le 2 mai 2024 à 19h06

Alerte rouge sur l’accès aux soins en Corse. Ce samedi 4 mai à 10 heures, comme 32 de ses confrères exerçant sur le grand Bastia, le docteur Dominique Nicolas se rendra à la poste centrale de la préfecture de Haute-Corse pour adresser, en recommandé, à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) sa demande de déconventionnement. Au même moment à Porto-Vecchio, en Corse-du-Sud, 17 autres médecins libéraux enverront eux aussi leur avis de rupture avec la Sécurité sociale. Au total, 50 praticiens annoncent leur intention de pratiquer des honoraires libres, non remboursés, à compter du 1er octobre. Un mouvement qui sur ces deux villes menace d’amputer de moitié le nombre de médecins conventionnés secteur 1 dont les consultations sont quasiment intégralement prises en charge par la solidarité nationale. «On veut montrer qu’on est au bord du gouffre, justifie le Dr Nicolas qui exerce depuis dix ans dans le cabinet médical fondé par son père désormais en retraite. Je bosse 60 heures par semaine et je ne peux pas proposer de rendez-vous avant un mois ! Comme la moitié de ma patientèle a plus de 70 ans, je dois me déplacer pour les voir. La semaine dernière, j’ai été au domicile d’une trentaine de patients, tous nonagénaires ou centenaires. Cela prend