C’est une habitude peut-être aussi vieille que la médecine : pour se faire soigner, on se sert aussi de ses réseaux, de ses proches, d’amis dans le milieu afin de savoir où aller, quel est le meilleur chirurgien ou quel est celui qu’il faut éviter. Et cela a fonctionné, hier comme aujourd’hui. Les exemples, on les connaît tous : «Dis moi, j’ai un oncle, il doit être opéré d’un cancer ORL, tu sais où il faut qu’il aille ? Chez qui ?» demande l’un. Un autre : «Ma mère a 90 ans, elle n’en peut plus, elle ne parle plus, ne mange plus, elle est presque toujours endormie. Tu ne connaîtrais pas un service de soins palliatifs qui pourrait l’accueillir ? Seul, je n’y arrive pas.»
Banal, diront certains. Mais, depuis quelque temps, ce type de pratiques explose, comme un miroir déformant d’un système de santé au bord de la rupture. «Depuis quelque temps, nous dit un chef de service parisien, j’ai l’impression d’être beaucoup plus sollicité.» Tel ancien chirurgien avoue passer près d’une heure par jour à faciliter «des prises en charge».
«Même les mieux introduits dans le milieu ont du mal à se trouver une place»
Assiste-t-on à quelque chose d’inédit ? Difficile de trancher tant ce monde-là, constitué de réseaux amicaux ou professionnels, est discret. Schématiquement, il y a les simples demandes de conseil, où l’on se sert d’un ami proche médecin pour avoir son avis ou un si