Sous son nom, sur son faire-part de décès, Pierre Cousein a demandé à faire figurer la mention «calembouriste amateur». Elle en dit plus long à son sujet que sa profession, informaticien. «La maladie de Parkinson m’aura pris plein de choses, mais pas mon humour», soutient le Lillois de 48 ans, amateur de Desproges et des Monty Python.
Sa fin de vie, c’est peu dire que le Nordiste a eu le temps d’y penser, ces dernières années. Depuis un mois, la date est fixée : ses yeux bleus se refermeront pour la dernière fois le 24 avril, ce sera un jeudi. Cet horizon est un soulagement. Il reste bien quelques détails à régler – le laissera-t-on signer lui-même sa demande de crémation ? Pour le reste, ce qui compte vraiment, tout est fin prêt : les textes à lire sont écrits, la musique choisie. Pierre Cousein a sélectionné les titres du groupe rock britannique Dire Straits qui l’accompagneront au moment où il recevra le «soin ultime», entouré par ses proches, dans un hôpital de Bruxelles.
«Le 24 avril, je serai guéri de la maladie de Parkinson, affirme-t-il, bravache. Du moins, c’est comme ça que je le ressens.» Il s’interrompt quelques instants pour avaler une gorgée d’eau dans une bouteille en plastique, à même le goulot. «Je suis en pleine crise parkinsonienne», s’excuse-t-il. Son corps entier, secoué de soubresauts, ne lui laisse aucun repos. Les épisodes sont imprévisibles et fluctuants, terriblement fatigants. Des gouttes de sueur perlent sur