Le mystère reste entier mais les écoles de la Fère-Champenoise (Marne) vont rouvrir leurs portes jeudi 27 juin, d’après un texte publié par la mairie de la commune sur sa page Facebook. Celui-ci s’accompagne d’un communiqué de l’Inspection de l’Education nationale, qui souhaite «une fin d’année apaisée». Depuis plusieurs semaines, les enfants en élémentaire étaient accueillis au collège ou dans la maison des associations, tandis qu’un service minimum était assuré pour les maternelles. Et pour cause, depuis fin mai, élèves et adultes de la bourgade de 2 000 habitants sont régulièrement victimes de malaises.
Des symptômes qui avaient d’abord fait penser à une intoxication au monoxyde de carbone. Mais cette piste, comme toutes les «investigations menées par les nombreux experts du champ médical, du champ scientifique ou du champ environnemental», n’a pas encore permis de trouver une explication au phénomène.
Le journal local L’Union retrace la chronologie complète des cas. Le jeudi 30 mai 2024, une vingtaine d’élèves et une adulte sont pris de malaise en se rendant à la cantine. Trois hospitalisations sans gravité s’en suivent. Les symptômes sont des maux de tête, des démangeaisons et des nausées. Rebelote, le lendemain, le vendredi 31 mai, puis le 3 juin. Si l’Union parle d’une soixante de nouveaux cas, les communiqués de la préfecture n’évoquent, en tout, que trente enfants et trois adultes présentant «des maux de tête, douleurs abdominales, voire des irritations à la gorge et des démangeaisons». Des analyses sont menées sur les victimes. Le 20 juin, neuf élèves de maternelle cette fois et trois adultes sont touchés. Sept enfants passent par l’hôpital, avant de rentrer chez eux.
Le même jour, la préfecture publie un communiqué pour évoquer toutes les pistes explorées. Des capteurs ont été installés dans l’école et alentours pour mesurer la qualité de l’air. Des traces de détergents ont bien été trouvées dans l’air intérieur, mais pas de quoi expliquer les phénomènes qui ont eu lieu. Analyse de la terre de la cour, inspection à la station-service voisine, recherche d’explosifs de la Première Guerre mondiale, analyse de l’eau… Rien. Aucune explication scientifique convaincante ne pourrait expliquer cette série de malaises.
«La santé des enfants […] n’est pas menacée»
Lundi, préfecture, Agence régionale de santé et des experts ont tenu une réunion d’information à destination des parents de la Fère-Champenoise. L’Union et France 3 Grand-Est «Apparemment, les autorités bossent. Mais elles ne trouvent rien», a résumé une mère auprès de L’Union. Seule info nouvelle : les écoles sont sans danger et vont rouvrir. Le préfet de la Marne, Henri Prevost, a tenu à se montrer rassurant auprès de France 3 Grand-Est. «Selon les médecins et l’ARS, la santé des enfants, qui ont des symptômes très courts, n’est pas menacée», a souligné le représentant de l’Etat. Avant d’admettre : il n’est «pas à écarter que l’on ne trouve pas de cause».
Tous les professionnels de santé du coin ont été informés des symptômes auxquels être attentifs. L’Union a aussi rapporté que le préfet a évoqué «une inquiétude très légitime qui peut se créer et aggraver les choses». Pas sûr que cela rassure les parents et les personnels scolaires.