Les critiques acerbes, voire les plaintes pour «non-assistance à personne en danger» ou «homicide involontaire» se multiplient ces dernières semaines contre les urgences hospitalières. A tort ou à raison, les familles endeuillées imputent le décès de leur proche à une absence ou à une mauvaise prise en charge médicale. Il y a Lucas, 25 ans, qui a succombé le 1er octobre à un choc septique après dix heures d’attente aux urgences de l’hôpital d’Hyères. Ou cette femme de 86 ans retrouvée le 2 janvier sans vie sur un brancard aux urgences du CHU de Nantes. Ou encore Josiane, 66 ans, morte d’un arrêt cardiaque le 8 février après dix heures d’attente sans soins aux urgences de l’hôpital d’Eaubonne (Val-d’Oise). Autant de drames inhérents à l’activité même de ces services spécialisés dans les soins aigus et l’urgence vitale ? Pas si sûr. Selon le docteur Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, les dysfonctionnements organisationnels sont tels qu’on peut aujourd’hui parler de «maladie nosocomiale de l’hôpital», l’hôpital étant à l’origine de la souffrance – voire du décès – de patients.
Les drames aux urgences sont-ils plus nombreux ou seulement plus relayés par les médias ?
C’est un peu les deux. Les familles n’ignorent plus les difficultés de fonctionnement du système de santé en général et des urgences en particulier. En cas de drame, elles s’interrogent davantage et se tournent vers les médias pour contraindre les établissements à leur fourni