Menu
Libération
Interview

Patients morts faute de prise en charge : «Il faut déclarer l’aval des urgences priorité nationale hospitalière»

Article réservé aux abonnés
Alors que plusieurs décès inattendus aux urgences ont récemment été relayés par les médias, le président de Samu-Urgences de France, le docteur Marc Noizet, déplore une organisation hospitalière dysfonctionnelle et presse l’exécutif de prendre des mesures drastiques.
Aux urgences de Perpignan, le 31 décembre 2023. (JC Milhet/Hans Lucas. AFP)
publié le 15 février 2024 à 19h51

Les critiques acerbes, voire les plaintes pour «non-assistance à personne en danger» ou «homicide involontaire» se multiplient ces dernières semaines contre les urgences hospitalières. A tort ou à raison, les familles endeuillées imputent le décès de leur proche à une absence ou à une mauvaise prise en charge médicale. Il y a Lucas, 25 ans, qui a succombé le 1er octobre à un choc septique après dix heures d’attente aux urgences de l’hôpital d’Hyères. Ou cette femme de 86 ans retrouvée le 2 janvier sans vie sur un brancard aux urgences du CHU de Nantes. Ou encore Josiane, 66 ans, morte d’un arrêt cardiaque le 8 février après dix heures d’attente sans soins aux urgences de l’hôpital d’Eaubonne (Val-d’Oise). Autant de drames inhérents à l’activité même de ces services spécialisés dans les soins aigus et l’urgence vitale ? Pas si sûr. Selon le docteur Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, les dysfonctionnements organisationnels sont tels qu’on peut aujourd’hui parler de «maladie nosocomiale de l’hôpital», l’hôpital étant à l’origine de la souffrance – voire du décès – de patients.

Les drames aux urgences sont-ils plus nombreux ou seulement plus relayés par les médias ?

C’est un peu les deux. Les familles n’ignorent plus les difficultés de fonctionnement du système de santé en général et des urgences en particulier. En cas de drame, elles s’interrogent davantage et se tournent vers les médias pour contraindre les établissements à leur fourni